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Une journée mondiale du compliment? Quelle idée! Comme s’il nous fallait une journée pour louer les gens que nous aimons. Voilà ce que penseront les plus prolixes d’entre nous. Les plus farouches sauteront sur l’occasion pour oser (la chose n’est pas innée!) complimenter leur entourage.

Toi lecteur, oui, toi qui lis ce papier de langue française, laisse-moi te dire que tu es incroyable. Formidable et génial, parce que tu as choisi de lire. Parcourir ces quelques lignes, certes, nourries non pas d’arabesques romanesques, de passions orageuses ou tragi-comédies raciniennes mais voilà! Tu as décidé de faire défiler ton regard derrière ton écran d’ordinateur ou de smartphone, et c’est fantastique!

Admettons-le: nous avons tous, au fond, besoin de ces petits mots qui nous réchauffent le cœur aussi sûrement qu’un baba au rhum après une morne journée de travail. Si les «gentil», «beau», «génial», «fabuleux»,«fantastique» sont des intemporels toujours efficaces.

On peut évidemment sourire de la prolifération de ces Journées, mais elles ont le mérite de rappeler dans l’actualité quelques principes de sociabilité oubliés parfois dans l’effervescence du quotidien et le bombardement de mauvaises nouvelles! Voilà qui nous pousse à rechercher l’origine du mot «compliment».

Du latin, de l’espagnol ou de l’italien?

En vérité le mot compliment n’est pas passé directement du latin au français. Au départ, il y a bien en effet le latin complere, signifiant en gros remplir, être abondant, qui donna le verbe complir en ancien français, achever, avec l’idée d’être complet, et qui aboutira au verbe accomplir. Mais en fait c’est de l’italien, venu lui-même de l’espagnol que nous viendra le mot compliment. Le latin complere aboutissait en effet à l’espagnol cumplimiento attesté depuis le XIIIe siècle en tant qu’abondance, et ce mot espagnol cumplimiento passait en italien sous la forme complimento d’abord emprunté tel quel et attesté en français en 1566.

Les courtisans disaient alors qu’ils faisaient leur «complimento» à tel ou tel, entendons une visite de courtoisie à un personnage officiel. En 1604, le mot était francisé et devenait compliment, de même sens, «visite de courtoisie», pour enfin aussi devenir en 1608 quelques «paroles élogieuses adressées à quelqu’un».

À l’occasion de la journée mondiale du compliment, Le Figaro revient sur cinq expressions qui font toujours chauds au cœur.

• Tu es beau !

Du latin bellus «beau, gracieux, élégant», l’adjectif «beau» comprend non seulement une rare beauté, mais sous-entend «une admiration en raison de qualités supérieures». Plus que l’apparence physique de la «belle femme» ou du «bel homme», c’est de comportement, de moralité et in fine de pureté de l’âme, dont il est question. Attention alors à ne pas confondre l’adjectif avec son apparent synonyme «joli»!

La «jolie personne», est celle qui a de «l’agrément extérieur». Probablement dérivé de l’ancien scandinave «jôl», nom d’une grande fête païenne du milieu de l’hiver, le mot «joli» désigne «un agrément ou un plaisir, qui ne peut être que superficiel par son caractère gracieux et bien fait». Conclusion? La jolie femme se pare pour être «agréable à regarder» quand la «belle femme» est naturellement admirable.

• Tu es craquant(e) !

Il est comme le doux son que font les tartines du matin sous nos dents! Craquant. Sachez pourtant qu’à l’origine le mot était très loin d’être ragoûtant. Ainsi que nous le rappelle le Trésor de la langue française, le mot «craquant», dérivé de l’onomatopée «crac», s’employait pour imiter «le cri du faucon ayant des vers intestinaux».... Au XVIe siècle d’ailleurs, le verbe «craquer» signifiait «émettre un bruit sec et répété en parlant d’un oiseau, avec son bec». De nos jours, l’adjectif «craquant» s’emploie pour qualifier «un bruit sec», mais également «un bruissement particulier de la soie».

Attention toutefois à ne pas qualifier votre amoureux, si tendre soit-il, de «craqueur». Vous en feriez alors «un menteur, qui raconte des histoires»...

• Tu es génial !

Le compliment est sans commune mesure. Non seulement il rappelle à votre interlocuteur sa supériorité dans votre cœur mais il affirme qu’il est un être divin! Emprunté au latin genius «démon tutélaire qui préside à la conception, donc à la destinée d’un homme», le mot «génial» s’emploie pour définir le caractère de celui qui a du «génie». C’est-à-dire un «être surnaturel, mythique, doué de pouvoirs magiques».

Pour rappeler le caractère «exceptionnel» de votre tendre, vous pourrez également lui lancer: «Tu es extraordinaire». Du latin classique extraordinarius, le mot qualifie un individu «très doué». Une personne aux capacités hors du commun, qui arrive naturellement au-dessus des autres hommes, «ordinaires». Bref, le meilleur d’entre nous tous.

Attention aux faux compliments!

• Tu es adorable !

Ou tu es aimable? Les deux adjectifs en apparence sympathique peuvent s’avérer, selon les contextes, peu courtois. Ainsi que le rappelle Jean-Loup Chiflet dans son livre Les nuances de la langue française, celui qui est aimable «est seulement agréable», quant à celui qui est «adorable», il est simplement «digne d’être adoré».

Certes, la personne qui est «aimable» a de quoi plaire et attirer. Elle se distingue d’ailleurs par son «art de faire plaisir», ainsi que le note le CNRTL, mais n’oublions pas que, dans le langage amoureux, «être aimable» c’est «s’abandonner facilement», et n’avoir que «des qualités d’agrément». Rien de très charmant donc...

Concernant le mot «adorable», le mot fait débat chez les spécialistes de la langue française. Si le Trésor de la langue française rejoint, par exemple, les préceptes de l’auteur Jean-Loup Chiflet concernant le mot «adorable», il lui oppose toutefois une nuance. Selon le dictionnaire, «adorable» comprend en effet le sentiment «d’admiration». Il peut s’employer pour décrire «l’aspect extérieur d’une personne et ses qualités morales: bonne, tendre, douce, délicieuse et gentille».

• Tu es gentil !

L’usage populaire en a fait un adjectif péjoratif souvent synonyme de «niais, simple d’esprit». Rappelons-nous pourtant que le mot, issu du latin gentilis, signifie «de bonne race, généreux, gracieux». À l’origine, «être gentil», c’est en effet être «noble de naissance», indique le CNRTL. Pas de quoi s’offusquer donc! Mais cet argument est-il suffisant pour lancer en toute naïveté à nos amours qu’elles sont «gentilles»? Certes non!

Si l’adjectif caractérise l’apparence charmante et agréable d’un individu, il ne faut pas oublier qu’il s’utilise en réalité pour faire état d’un sentiment «amical» et «cordial». Pas question donc de l’employer pour faire état de votre amour. À moins que vous ne cherchiez à le briser... Vous voilà prévenus!

(extraits tirés du Figaro)

 

 

 

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